Le mot de l'Abbé

 

Petite question en passant : pourquoi un grand nombre des apparitions de la Vierge Marie sont-elles arrivées à des enfants ?

 

Les enfants sont bien plus proches du Ciel que nous autres adultes. Leur pureté, leur innocence, leur paix intérieure, leur joie, en font des messagers du Ciel bien plus dignes que nous.

 

Notre priorité, dans l'accompagnement des enfants, doit être de préserver cette sainteté qui les caractérise. Nous devons leur permettre de rester des enfants le plus longtemps possible.

 

« Lorsque le monde les projette trop tôt aujourd'hui dans une société abusive, arrogante et hyper sécularisée, une grande partie de leur beauté en est détruite et ne peut jamais être récupérée. » (1)

 

Mettre son enfant dans une école, dans un collège hors-contrat, ce n'est pas manquer d'ouverture, c'est le préserver de la fièvre du monde. Ce n'est pas non plus le marginaliser, c'est le préparer à être un apôtre dont notre époque à tant besoin. Est-ce en faire quelqu'un de différent ? Oui, certainement. De la même manière que les saints étaient différents de leurs contemporains, et pourtant, ô combien utiles à leur prochain…

 

La timidité actuelle de beaucoup de familles à se lancer dans les écoles hors-contrat est compréhensible. N'est-ce pas couper les catholiques du reste du monde ? N'est-ce pas mettre fin à l'évangélisation ?

 

Remettons les choses à leur place : un soldat qui n'a pas fini son entraînement de soldat et qui est envoyé sur le front risque d'y laisser sa vie bien plus rapidement qu'un soldat aguerri.

Un enfant est un adulte en devenir. Ce qui est vrai pour le corps et l'esprit est aussi vrai pour la foi. Envoyer son enfant dans le monde aujourd'hui comporte le risque de le voir emporter par les vents violents de l’hédonisme (2), du relativisme (3), de toutes ces vagues qui déferlent sur notre monde.

Préservez vos enfants ! Laissez-leur le temps de se revêtir du bouclier de la foi, du casque du salut et de l'épée de l'Esprit (4). Alors, ils pourront être les évangélisateurs de nos contemporains !

 

 

 C'est un devoir de catéchiser les enfants. La bonne nouvelle s'adresse aussi à eux.

Mais ce sont des enfants ?.. N'est-ce pas leur imposer une doctrine que de les former si jeunes aux dogmes, aux commandements ?... « Laissez venir à moi les petits enfants... » (Lc 18, 16). Ce n'est parce que ce sont des enfants qu'ils n'ont pas le droit de connaître la vérité, la beauté, la bonté. Au contraire, Dieu se sert de l'innocence de l'enfant pour venir s'installer naturellement et durablement dans son cœur.

 

Plus encore, il est nécessaire qu'un enfant apprenne avec le cœur des réponses bien faites. Ainsi, le jour où il se posera des questions quant à Dieu, quant à la religion, il sera véritablement libre de choisir, il aura du pain à se mettre sous la dent.

 

Mon rôle d’aumônier est donc de nourrir la vie spirituelle de l'enfant en lui enseignant toutes les vérités que Dieu nous a révélées et qu'il nous enseigne par son Église.

 

Abbé Pierre 

 

1 Derniers témoignages de Maria Simma.

2 Doctrine philosophique selon laquelle la recherche du plaisir et l'évitement du déplaisir constituent l'objectif de l'existence humaine.

3 Doctrine ou un mouvement de pensée qui affirme qu'il n'existe pas de vérité absolue (et donc pas de Révélation de Dieu). Doctrine d'après laquelle l'idée du bien et du mal, les valeurs morales, varient selon les époques et les sociétés.

 

4 Éphésiens 6, 16-17 "Prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu."